mercredi 24 septembre 2014

UNE EXO-PLANÈTE ?






UNE EXO-PLANÈTE ?







                                                                                     Santiago du Chili







Voyage sur une autre planète.




Si je vous dis que j’étais au Chili, sans doute vous imaginerez-vous un cadre : Peut-être bien des guanacos, cousins des lamas , peut-être  qu’une chanson vous reviendra en mémoire ; « Nous irons à Valparaiso … »  Quoi de plus ?

Eh bien non : Je ne reviens pas du Chili. J’ai plutôt l’impression de revenir   d’une exo-planète … Laquelle? – Je  ne saurais le dire. En tout cas, ce doit être une planète très lointaine, très, très lointaine.

L’avion qui m’emportait avait commencé par se poser à l’île de Pâques : Cratère volcanique, roches rouges, falaises … Et les Moaïs ! … Non loin de l’aérogare, un groupe de cinq ou six Moaïs énigmatiques … Statues de pierre coiffées d’une sorte de gâteau … de pierre ! L’aérogare ? … Une hutte, pas plus. Juste à côté, l’homme-oiseau était présent sur une énorme roche : Incongru car façonné en ciment brut. Une autre hutte : une vieille femme derrière une planche servant d’éventaire vendait … Deux éclats de lapis-lazuli et un morceau d’obsidienne ! Océan vert sombre, comme certaines émeraudes. Une demi-heure d’escale : Peu de signes de vie, végétale, animale ou humaine … Un autre univers !



               
                                  Les moaïs de l'île de Pâques




Passage à Santiago … Chansons de marins, encore « Oh hisse Eho ! »   … Hôtel vieillot, derrière la colline que l’on appelle Cierro Santa Lucia, je crois. Murs tapissés de velours rouge, pâli et poussiéreux …  Les statues des saints, dans la cathédrale, sont habillées à la mode d’autrefois … Le palais de la Moneda ne garde aucune trace des combats qui ont eu lieu ici. Une statue monumentale de la Vierge étend des bras protecteurs sur la ville … Sur la Place d’Armes, il y a un kiosque à musique … Tous les soirs s’y installent des joueurs d’échecs muets à force de concentration.


Survol de la Cordillère : Neige, neige, neige … Les pointes de quelques cônes volcaniques percent les nuages, quelques-uns fumants. Arrivée sur l’aérodrome de Puerto Montt. 







-      «  Francès ?  … «  - On m’avait pris pour un Américain des U.S.A. … Ici, on semble ne pas aimer beaucoup les Américains !

Puerto-Montt  - J’y reviendrai.

Punta Arenas … Le pied d’un volcan … Il s’appelle Osorno … Il y a beaucoup, de volcans au Chili : « La ceinture de feu du Pacifique » …  L’île de Chiloe … Un jardin que, chez nous, on appellerait un mail : Un berger de bronze conduit des moutons de même métal … Souvenir ! Beaucoup de plaques de bronze : En hommage à Magellan, en hommage aux immigrants qui vinrent ici pour y faire fortune … La Plupart d’entre eux venus de Yougoslavie … Dans le cimetière, tombeaux de marbre majestueux et statue de « l’Indiencito », Le dernier des indiens Onas décimés par l’alcool, la maladie et les fusils …


Embarquement sur le « Tierra Australis ». On appareillera demain matin … Autre planète ! Le canal de Magellan, puis le canal de Beaggle … Pas de vent, temps gris, ciel gris, eau grise, falaises grises … On n’entend même pas les machines ; Monté sur le pont, on a l’impression d’être sur un tapis volant : Voler à cinq ou six mètres de hauteur, sans un ca hot… Planer. Monde minéral, exclusivement … Multiples bras du canal … Glaciers, glaçons bleus, qui hochent et se dandinent … Les passagers ? – Y a-t-il d’autres passagers que moi ? - Quelques-uns … Une centaine probablement … Je les rencontre au moment des repas … Des ombres ou des automates ? – Je me réfugie dans ma cabine : À travers le hublot je n’aperçois que des roches : Roches grises, falaises grises, ciel d’étain, mer de plomb. Pas une fumée, pas un toit. Pas un oiseau, pas un mammifère marin. Pas un bruit ! … La carcasse d’un cargo, échouée sur un bac de roches … des balises …








Ushuaïa, Argentine : Je n’en dirai que peu de choses, ce nom s’est chargé de trop de rêves ! Ancien pénitencier, navires russes de chasse à la baleine,  plaques de bronze à la mémoire de ceux qui ont péri pendant la guerre des Malouines. Une exposition de photos en mémoire des Indiens Onas et Alakalufs … Fleurs de lupins et amoncellements de coquilles de moules vides. Arbres coupés, souches à hauteur d’homme. Impression, toujours, de vide !

Puerto Toro : Quelques maisons sur pilotis : On pense à des containers de transport maritime. Sous les maisons, bûches bien empilées : La réserve pour l’hiver ! … Que peut-il donc bien y avoir à faire à Puerto Toro, sinon couper du bois pour l’hiver ? Peu d’êtres vivants … Un vieil aviso de l’Armada du Chili, amarré de câbles qui lui font des pattes d’araignée. Une « place du village » sur laquelle on a installé une poutre de bois en guise de balançoire : Il doit y avoir des enfants quelque part …
Les femmes se trouvent dans la cahute où l’on distribue les marchandises qui viennent d’arriver pour les fêtes de Noël : Saucisses et légumes.








En souvenir, je ramasse un éclat de roche : Cristal.

Retour à bord … Deux Canadiennes que je connais vaguement pour les retrouver à table. Elles ne parlent pas du tout le Français … Elles sont Hongroises d’origine … Elles s’expriment en Anglais.
L’une d’elles est médecin, je crois le comprendre . L’autre … Eh bien, l’autre, est sympathique : Je lui montre le morceau de cristal de roche que j’ai rapporté … Elle m’entraîne dans sa cabine pour me montrer, au sein de sa valise remplie de chemises de soie et de petites culottes …. Un bloc de cristal de roche qu’elle a, elle même, rapporté en guise de souvenir !

Punta Arenas : Les deux « canadiennes » s’en vont faire une excursion au pied du volcan Osorno. Je dors. Je dors à mon hôtel, « Los navigantès », je crois … J’ai choisi de faire la même excursion … Mais le lendemain … Car je commence à trouver les deux Canadiennes un peu « collantes » …

Le lendemain … Ah Le lendemain ! … J’ai bien fait l’excursion, mais il pleuvait sans doute autant que lorsque Noë lança son arche ! … Pendant toute lajournée nous avons roulé sans rien apercevoir à travers les vitres de l’autobus … Mais une pluie ! … Pourtant, je savais qu’il y avait là des lacs superbes, avec des flamants roses sur leurs berges … Je savais qu’il avait des araucarias … Je savais qu’il y avait, à Pétrohué où nous passions, des chutes d’eau extraordinaires …

Je n’ai jamais revu mes deux « Canadiennes », donc elles n’ont pas pu me raconter ce qu’elles avaient vu de l’Araucanie » !








Valparaiso ? – Ah ! Valparaiso ! … Le port, les rues dont les trottoirs servent d’éventaires à la brocante … Les funiculaires bringuebalants qui m’emmènent dans les favelas ! ….

… « Nous irons à Valparaiso … Hurrah, pour Mexico … Oh, Oh, Oh ! »